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La charte des Corsaires
Bien entendu, les personnes qui travailleront avec les éditions Edern, Plumes ou Ailes, auront un contrat en bonne et due forme. Mais il nous semble important de préciser les fondamentaux qui régiront ces contrats, dans un style plus fort et plus parlant que des clauses toujours arides et souvent peu compréhensibles.
Cette charte engage les éditions Edern vis-à-vis des personnes qui, à quelque titre que ce soit, travailleront ou commerceront avec elles. Elle définit nos devoirs, mais précise également ce que nous ne ferons pas; cette précision est d’autant plus importante que nous entendons bouleverser certaines habitudes et corriger les pratiques qui nous semblent les plus dommageables pour la réalisation de notre projet.
Pour celles et ceux qui travailleront avec nous, la charte précisera également les attentes de notre équipe; car une charte implique la réciprocité.
Précision terminologique:
PLUME, n. f.: Toute personne ayant peu ou beaucoup d’expérience dans l’écriture d’un texte littéraire, quel qu’en soit le genre. Anciemment : l’auteur ou l’autrice.
AILE, n. f.: Toute Plume aguerrie, ayant publié plusieurs titres chez Edern ou ailleurs, et en mesure de donner des formations et/ou d’accompagner des Plumes dans la réalisation d’un projet.
Principes généraux
Trois principes sous-tendent cette charte et le développement de nos activités.
Le projet des éditions Edern est à la fois écologique et économique.
Écologique, parce qu’il parie sur le développement du livre digital et, pour le livre imprimé, opte pour l’impression à la demande et limite au maximum le principe du retour, qui conduit à la destruction de l’exemplaire retourné. Le livre digital représente, dans le monde francophone, une part de marché tout à fait négligeable; c’est parce que les grands groupes éditoriaux français sont liés à l’économie du papier, laquelle leur assure des bénéfices même si le livre n’est pas vendu. Pour cette raison, le prix d’un livre électronique est à peine 20% moins cher que le livre papier, et aligné sur le prix du livre de poche lorsqu’il existe. Aucun de nos livres électroniques ne coûtera plus de 9,99€, soit plus ou moins 40% du prix du livre papier en couverture souple, donc 60% moins cher.
Économique: nos choix permettent de réduire les coûts qu’engendrent les tirages initiaux, le stockage et la destruction des invendus. Le choix du digital ne concerne pas que la promotion des livres électroniques; il touche aussi à la promotion, à la distribution et à la diffusion des titres. Le développement, à moyen terme, des ventes via le site réduira encore ces coûts, avec pour objectif un partage des bénéfices plus juste et plus rémunérateur pour les Plumes et les Ailes.
Le troisième principe est sans doute plus difficile à appréhender, car il touche à un des piliers de la littérature: la figure sacrée de l’Auteur. Cet élément est éminemment culturel, mais il ne correspond que peu à la réalité et ne concerne que quelques individus choyés des médias dominants français. La réalité est différente: la majorité des auteurs vendent modestement, voire très modestement. Et nourrissent des ressentiments profonds devant leur absence dans les médias traditionnels — lesquels pourtant ne font plus beaucoup vendre.
Si l’on veut toucher un public le plus large possible, il faut radicalement changer le paradigme: ce public — qui achète de plus en plus sur les plateformes mais fréquente toujours beaucoup les librairies — ne s’intéresse pas d’office à celui ou celle qui a signé le roman; ce qu’il cherche, ce sont des histoires qui lui plaisent, et peu importe le nom sur la couverture.
Autrement dit, le texte est plus important que son auteur. Et c’est ce qu’Edern éditions s’engage à défendre.
Premier engagement: le manuscrit et le projet littéraire
Moins d’un manuscrit sur dix mille envoyés par la poste se trouve édité. Quelle que soit la maison d’édition, ce chiffre est une vérité douloureuse; car derrière chaque manuscrit, se cachent des mois, voire des années de travail et des attentes infinies.
Si ces manuscrits sont refusés, c’est souvent parce que, malgré toute la passion qu’y ont mise leurs auteurs, ils ne sont pas aboutis – ou parce qu’ils ne correspondent aux attentes de l’éditeur. Et rien n’est plus difficile que de retravailler un manuscrit achevé; mieux vaut partir d’une page blanche.
C’est pourquoi, vis-à-vis des Plumes novices, notre invitation est claire: “Envoyez-nous un projet, pas un manuscrit”.
Néanmoins, trop de manuscrits de qualité sont refusés. Chez Edern, tous les manuscrits seront lus pour déterminer s’ils méritent plus d’attention; dans ce cas, ils seront confiés à une Aile, qui pourra entreprendre un travail éditorial avec la Plume et amener le manuscrit à son état le plus abouti pour une publication. Cet accompagnement est évidemment gratuit.
En cas de refus, dans le cas où nous pensons que le manuscrit a un réel potentiel, un rapport de lecture pointant les éléments forts et faibles du texte sera envoyé à la Plume, avec un vadémécum développant des conseils pour la construction et l'écriture d'un texte de fiction. La Plume sera ainsi invitée à représenter son manuscrit retravaillé.
Nous mettons aussi en place des formations et des accompagnements individuels, gérés par des Ailes reconnues et pédagogues. Ces formations et ces accompagnements sont payants, parce qu’il n’est pas question que les formateurs ne soient pas correctement rétribués; mais outre un coût calculé au plus juste, nous nous engageons à mettre en place un service de bourses et des réductions pour les personnes sans emploi ou aux études. Ces formations seront adaptées au niveau des inscrits, et les accompagnements individuels ne seront en aucun cas une obligation pour pouvoir soumettre un manuscrit.
Nous nous engageons également à ce que ces formations soient professionnelles: elles combineront la théorie et la pratique, que ce soit par des exercices ou des exemples concrets pris dans la littérature. Notre objectif est le même que celui des personnes inscrites: aboutir à un manuscrit digne d’être publié.
Un autre engagement vise les Ailes qui, pour une raison ou une autre, n’ont plus d’éditeur et/ou ont des titres devenus indisponibles. Pour autant que les droits aient été officiellement récupérés, nous pouvons rééditer ces anciens titres, pour autant que leur auteur nous fournisse un fichier électronique propre, qui peut être soit le texte tel que publié autrefois, soit une version modifiée et mise à jour. S’il n’est pas possible de disposer d’un tel fichier, nous envisagerons avec l’auteur les solutions techniques possibles.
Par ailleurs, même un auteur aguerri n’est jamais un bon lecteur pour ses nouveaux textes; c’est pourquoi, tout texte proposé à l’édition par une Aile sera lu et accompagné par une autre Aile, afin de garantir le label de qualité littéraire revendiqué par Edern éditions.
Deuxième engagement: un accompagnement personnalisé
Nous nous engageons à offrir un accompagnement dont l’unique finalité est cet aboutissement. Cet accomplissement ne signifie pas, cependant, que nous souhaitons modeler tous les textes et leur faire répondre à un cahier des charges; nous souhaitons, éditorialement, favoriser la plus grande diversité des styles et des univers. L’Aile n’imposera rien; il est là pour révéler les talents de la Plume.
Cela implique un engagement important de la part de la Plume, et qui ne va pas de soi: accepter les remarques en considérant qu’elles sont formulées dans ce seul objectif d’amélioration. Il ne peut y avoir aucun accompagnement fructueux si la Plume se braque, considérant que ce qu’elle a écrit est parfait et que les remarques sont des attaques.
Troisième engagement: une fabrication irréprochable
Que le livre soit électronique ou imprimé, il doit être parfaitement mis en page et corrigé. Et si nous privilégions le développement du livre électronique, nous entendons parallèlement proposer des livres papier de très grande qualité, avec une maquette et une couverture soignées, une identité forte et du caractère. Ces livres sont en outre proposés en deux finitions: la couverture souple traditionnelle et la couverture rigide, rare dans le domaine francophone.
Le livre électronique n’est pas une “simple” déclinaison digitale du livre papier; ces opérations nécessitent des ajustements et des vérifications sans lesquels on peut aboutir à un livre illisible.
Quatrième engagement: un gros câlin à Émile Ajar!
La supercherie de Romain Gary a durablement et profondément traumatisé la critique française, laquelle laminait les romans de Gary en même temps qu’elle portait aux nues ceux d’Ajar, sans jamais reconnaître le premier derrière ce dernier — ce qui pourtant est évident pour quiconque sait lire. Depuis, les éditeurs classiques sont pour le moins très réticents à renouveler l’expérience, ou ne le feront que pour des romans très différents, “populaires” qui, à leurs yeux, nuiraient à la réputation de l’Auteur des romans “sérieux”.
Ce qui, dans les pays démocratiques, est un jeu littéraire peut devenir une condition de survie dans des pays dictatoriaux. C’est aussi pour ces Plumes menacées que cette opportunité est mise en place.
Nous nous engageons à soutenir toute Plume souhaitant créer une identité d’auteur pour certains titres. Nous lui garantissons le secret absolu sur son identité réelle et servirons d’interface avec le monde extérieur. Une fiche “auteur” sera ainsi montée de toutes pièces et sera partie intégrante de la création.
Cinquième engagement: un tirage limité à l’essentiel
Compte tenu des facilités d’impression à la demande, le stock ne comportera que quelques exemplaires par titre, pour répondre aux commandes ou à la participation d'événements. Lors de la sortie du livre, nous ne donnerons pas plus de 5 exemplaires d’auteur, car il est aussi important que les écrivains apprennent que, à l’instar des boulangers, ils ne doivent pas distribuer gratuitement leur livre à leurs amis.
Cependant, il sera possible à l’auteur de commander le nombre d’exemplaires qu’il souhaite, en couverture souple ou rigide, à 50 % du prix de vente public HTVA. Ces exemplaires pourront être vendus, mais l’auteur doit s’engager à les vendre au prix du marché.
Sixième engagement: une distribution et une vente plus efficace
Les livres physiques sont référencés sur les bases de données professionnelles (Electre-NG, Dilicom) et sont distribués par la Sodis. Ils sont également disponibles dans plusieurs pays à l’international (États-Unis d’Amérique, Canada, Grande-Bretagne, Australie, Inde, Brésil, Corée du Sud, Chine, Japon, Émirats Arabes Unis à cette date). Tous les libraires – y compris les plateformes telles que la Fnac, Amazon, etc. – peuvent donc le commander et être livrés rapidement.
Par ailleurs, les librairies et les blogueurs/blogueuses qui le souhaitent peuvent devenir prescriptrices ; si elles sont choisies par les clients du site www.librairiecorsaire.com lors de la validation de leurs achats, elles recevront un pourcentage de 10 % sur les recettes, y compris pour des articles digitaux.
Ces derniers seront distribués et vendus sur les plateformes dédiées (Kindle, Kobo, ePub…) et notre site. Nous sommes en train d’acquérir une maîtrise approfondie des algorithmes des plateformes, qui nous permet de promouvoir les titres avec efficacité. Grâce à cela, joint à une politique de prix attractive, les ventes de livres électroniques deviendront enfin significatives.
Septième engagement: une promotion dynamique et dans le long terme
Dans la chaîne classique, un livre a cinq semaines pour exister. Au-delà de ce terme, il est pour ainsi dire mort, à de rares exceptions près. C’est absurde et inacceptable. Nous nous engageons à promouvoir chaque titre dans la durée et à les relancer au gré des opportunités, par exemple lorsqu’un titre similaire sort ou lorsqu’il est possible de faire des campagnes thématiques. Nous ne faisons pas des “sorties”, parce que cela a pour conséquence que les livres “sortent” trop vite du marché ; nous faisons des “entrées”. De plus, nos titres ne seront jamais en compétition les uns contre les autres; embarqués dans la même aventure, ils sont tous solidaires.
Nous n’engagerons pas d’attaché.e de presse et nous ne promettrons pas d’obtenir des passages dans des émissions qui font fantasmer, mais dont l’accès est strictement réservé à des réseaux auxquels, par évidence, nous n’appartenons pas. Nous gérerons en interne les relations avec une presse choisie et limiterons les envois de service de presse papier.
Parallèlement au travail sur les algorithmes, nous mettons en place une stratégie de communication sur et par les réseaux (Facebook, Instagram, LinkedIn); pour cela, La Plume sera invitée à collaborer activement, en fonction de ses capacités et de sa disponibilité.
Enfin, nous développerons sur le site des podcasts et des interviews, des teasers… afin de promouvoir en permanence nos titres et de faire de ce site un véritable lieu de rencontre littéraire.
Nous sélectionnerons soigneusement quelques salons littéraires, qui correspondent à notre esprit et sont réellement capables de mettre en avant notre production. Rien n’est plus déprimant que de rester assis derrière une table de signature et de ne rien signer — sans parler de l’argent et de l’énergie gaspillés.
De même, nous tâcherons d’avoir une politique réaliste concernant les prix littéraires; en accord avec l’auteur, nous définirons un maximum de trois prix — à l’exception des prix qui acceptent l’envoi de livres électroniques ou PDF — pour lesquels nous enverrons les exemplaires et documents demandés. L’auteur est libre de soumettre son livre à d’autres prix en utilisant sa faculté d’acheter des exemplaires au prix coûtant.
Huitième engagement: les adaptations et les traductions
Un contrat “classique” prévoit que l’éditeur s’arroge 50% des droits secondaires et dérivés, quand bien même, comme c’est le plus souvent le cas, c’est l’auteur qui amène ces contrats. Nous nous engageons à développer petit à petit des liens privilégiés avec des producteurs, pour encourager les adaptations des textes qui s’y prêtent le mieux; par ailleurs, nous mettrons en place l’édition et la vente, via les canaux des plateformes, de toutes les traductions que nous pourrons encourager. Nous développerons des contacts avec des centres de traducteurs, et nous serons également attentifs au développement des traductions automatiques qui pourraient s’avérer redoutablement efficaces dans un proche avenir.
Le partage des droits secondaires pour les adaptations ou pour une traduction chez un autre éditeur n’a de sens que si c’est bel et bien nous qui décrochons le contrat; si c’est la Plume ou l’Aile qui décoche ce contrat, leur pourcentage sera augmenté de 60%.
Neuvième engagement: une rémunération honnête pour chacune et chacun
Le partage des revenus sur la vente des livres — quel que soit leur format — se fonde sur la recette, c’est-à-dire le bénéfice HTVA dégagé une fois retirés du prix de vente HTVA les coûts d'impression et de distribution – et aucun autre frais. Les coûts d’impression à la demande sont fixes; ceux de distribution dépendent des canaux de vente. Dans chaque cas, un relevé précis sera communiqué une fois par an, au début janvier.
La Plume est assurée de toucher au moins 25% de cette recette, et jusqu’à 50% dans le cas d’une réédition.
Les prescripteurs bénéficieront d’un pourcentage de 10% sur la recette des ventes via notre site pour lesquelles ils auront été crédités par les acheteurs.
Dixième engagement: des contrats bâtis sur la confiance
Le plus souvent, les auteurs sont liés pour toute la période de la validité des droits, c’est-à-dire 70 ans après le décès de l’auteur. Que le livre se vende ou non, que l’éditeur continue ou non à le défendre, l’auteur ou ses ayants droit ne peuvent se libérer. Très longtemps (et elle est encore présente dans certains contrats), la seule clause qui permettait de récupérer ses droits était celle de l’épuisement du stock; à ce moment, il était possible de mettre l’éditeur en demeure de réimprimer et, s’il ne s’exécutait pas, les droits étaient rétrocédés.
L’évolution des techniques d’impression a rendu cette clause totalement caduque; même avec un stock réduit à néant, l’éditeur peut répondre à une éventuelle commande en recourant, lui aussi, à l’impression à la demande.
Nous nous engageons à proposer des contrats où il sera possible à l’auteur de récupérer ses droits dans plusieurs scénarios: soit le contrat est signé pour une période de 7 ou 10 ans, reconductible tacitement par période d’un an, soit on prévoit que si les ventes descendent en dessous d’un certain montant annuel deux années consécutives, l’auteur peut récupérer ses droits.